Les fluides induisent des tremblements de terre aussi bien sous forme d’essaims naturels qu’associés à l’exploitation de réservoirs géologiques. Dans les deux cas, la sismicité peut soit s’arrêter seule, soit représenter les précurseurs de grands tremblements de terre. Pour notre sécurité face au risque sismique et pour le développement sûr de nouvelles sources d’énergie, il est donc nécessaire d’anticiper l’évolution des essaims sismiques, ce qui nécessite de suivre leurs forçages mécaniques. Cependant, les interactions complexes entre les fluides, les déformations lentes et asismiques et les tremblements de terre sont complexes et toujours mal compris. Le projet INSeis est motivé par de nouveaux modèles qui réconcilient ces phénomènes. Il a donc pour objectif d’améliorer notre compréhension des processus générant les essaims sismiques à travers différents contextes et à différentes échelles, afin d’améliorer l’anticipation du comportement des essaims.
Ce projet cherchera à identifier des marqueurs des forçages hydro-mécaniques en réinterprétant les données sismologiques de 3 sites bien instrumentés, dans des contextes très différents : 1) exploitation géothermiques en Alsace (France), 2) essaims naturels dans le golfe de Corinthe (Grèce) et 3) expériences in-situ de sismicité induite à une échelle décamétrique (France, Suisse). Les observations et interprétations seront ensuite reproduites et validées par des modélisations hydromécaniques qui calculent la réponse complète de failles à une perturbation fluide. Enfin, nous utiliserons les différences de contextes et d’échelles de catalogues sismologiques, naturels et synthétiques, pour extrapoler les interprétations par des approches statistiques et estimer l’universalité des processus. Les résultats permettront d’identifier des meilleures stratégies pour anticiper l’évolution des essaims sismiques.
PI : Louis DE BARROS - debarros@geoazur.unice.fr
ANR 2022