Depuis 2003, les éphémérides planétaires européennes INPOP développées en collaboration à l'Observatoire de la Côte d'Azur (Géoazur) et l'observatoire de Paris (IMCCE) sont une référence mondiale et ont permis en 2016 de déterminer la position probable de la 9ième planète du système solaire.
Grâce aux perturbations induites par cette planète encore non observée depuis la terre sur l'orbite de Satune, A. Fienga, J. Laskar et leurs équipes ont pu délimiter la zone de l'espace qui pourrait abriter la dernière planète géante de notre système solaire.
Cette planète grosse comme 10 fois la masse de la terre avait été proposée par (Batygin and Brown 2016) comme pouvant expliquer la distribution très particulière des objets de Kuiper observés depuis plusieurs années. Or jusqu'à présent aucun objet aussi massif n'a été observé à une distance de 700 unités astronomiques comme cela a été proposé par (Batygin and Brown 2016). Pour permettre de reproduire la distribution observée des objets de Kuiper, l'orbite de cette planète doit être très excentrique (e=0.6) et inclinée (i=30) mais aucune contrainte sur la position actuelle de l'objet n'est proposée par l'étude de (Batygin and Brown 2016).
En 2016, INPOP a montré que selon la position actuelle de la planète (mesurée par son anomalie vraie), cette planète induit des perturbations qui peuvent être détectées sur l'orbite de Saturne et mesurées par l'analyse des données de la sonde Cassini autour de la planète aux anneaux.
En utilisant les éphémérides planétaires INPOP, nous avons pu calculer l'effet induit par la 9ième planète sur l'orbite de Saturne et comparer cette orbite perturbée aux observations Cassini. Pour les valeurs d'anomalies vraies supérieures à 85°, les perturbations induites par la 9ième planète sont clairement incompatibles avec les distances observées de même que pour les anomalies vraies entre -130 et 150°. Ce résultat donne une zone d'exclusion dans laquelle la planète ne peut pas se trouver.
D'autre part, il apparait que pour certaines valeurs d'anomalies vraies les différences entre les orbites perturbées et les distances observées atteignent un minimum, semblant accréditer la présence de la 9ième planète dans une zone entre 103° et 143° d'anomalie vraie. La figure ci-dessous est une carte de la zone probable pour la 9ieme planète qui a ainsi pu être établie. Cette estimation est préliminaire mais peut donner aux observateurs une première direction de recherche de la 9ième planète.
Des programmes d'observations ont été lancés au CFHT, au VST (ESO) et à OAJ (Les Canaries) afin de scanner les zones de présence probables.
Fig. Orbite pour une possible neuvième planète (Batygin & Brown 2016). L'analyse des données de la sonde Cassini permet de définir des zones interdites (en bleu) où les perturbations créées par la planète sont incompatibles avec les observations, et une zone probable (en vert) où l'introduction de la planète améliore le modèle de prédiction des distances Terre-Saturne en réduisant les différences entre les calculs et les données de Cassini. Le minimum de résidu, qui est donc l'emplacement le plus probable pour une planète, est donné en P9. Les échelles sont en unités astronomiques (AU). |