Un atelier international a lieu à partir du 12 juin à l'Observatore de la Côte d'azur pour péréparer le catalogue de la mission spatiale LISA. Nous avons demandé à Astrid Lamberts, membre du comité d'organisation, de nous en expliquer la raison.


Bonjour Astrid, une trentaine de personnes venant d’une dizaine de pays viennent à Nice à ton invitation pendant trois jours début juin, peux-tu nous expliquer le but de cette réunion ?
Elles viennent pour préparer la mission spatiale LISA du point de vue astrophysique, précisément pour parler du catalogue. LISA est une mission spatiale de l’agence spatiale européenne pour détecter des ondes gravitationnelles à partir de 2035. Les Américains ont aussi décidé d’en faire partie.


Pourquoi à Nice ?
La France est appelée à jouer un rôle important dans cette mission, et en particulier l’Observatoire : nous avons la charge de créer les produits finaux de la mission spatiale LISA, les produits les plus travaillés, les plus aboutis, et la première chose à laquelle on pense, c’est un catalogue. Un catalogue, c’est une liste de tout ce qu’on a vu, avec leurs caractéristiques et éventuellement des liens avec d’autres catalogues pour les objets déjà observés autrement. On peut aussi imaginer d’autres produits, par exemple des outils de visualisation, mais on va d’abord s’occuper du catalogue. Nous allons essayer d’imaginer quelles informations pourraient être mises dans cette liste de milliers d’objets et comment la présenter au monde. Il faut s’en occuper très en avance, car cela a peut représenter un gros travail de développement pour des ingénieur.e.s, ces, chercheur.euses et des technicien.ennes.
C’est pourquoi nous avons invité tous les collègues que nous connaissons en France et à l’étranger ayant déjà travaillé sur ce genre de catalogue, pour d’autres missions spatiales, comme Planck, Fermi, ou pour de grands télescopes, afin de discuter et bénéficier de leur expérience et leurs lumières. Et ils ont répondu positivement.

Qu’y aura-t-il dans ce catalogue ?
On sait que LISA va détecter des couples d’étoiles naines blanches dans la Voie lactée, c’est-à-dire des étoiles assez petites comme le soleil, mais plus évoluées. Quand elles sont deux, assez proches pour tourner l’une autour de l’autre en 10 mn, c’est très rapide, elles émettent des ondes gravitationnelles que LISA pourra détecter. On observe déjà de tels couples avec les télescopes optiques, mais LISA va permettre d’en détecter beaucoup plus, qu’on n’a pas encore vus. On va aussi détecter des trous noirs très massifs, comme ceux qui sont tapis au centre de galaxies, et qui font entre 1000 et 1 millions de masses solaires. S’il y a deux trous noirs au centre de la Galaxie, au lieu d’un seul, on devrait le voir aussi. De même si une petite planète tourne autour on pourrait le voir. Ce genre d’évènement rare permettrait de sonder dans le détail les abords immédiats du trou noir, du jamais vu très intéressant pour tester la relativité générale. IL faut dire aussi que l’analyse des données dans certains cas ne sera pas chose facile, et nous allons aussi y réfléchir.

Merci Astrid, et bonnes réunion !s